Mon accouchement physiologique non-assisté

Aujourd’hui, c’est un article un peu particulier que je vous écris. Un article assez intime sur un sujet qui me tenait à coeur de partager avec vous: mon accouchement physiologique non-assisté.

Mais avant de vous raconter en détail les différentes étapes de cette aventure incroyable mais tellement évidente à la fois, vous devez comprendre comment j’en suis arrivée à vouloir accoucher à la maison avec uniquement mon mari.

Pourquoi avoir choisi un ANA (Accouchement Non-Assisté) ?

Avant de prendre la décision de vivre un ANA pour mon troisième bébé, il y a eu du chemin de parcouru avec deux accouchements assez traumatisants, il faut l’avouer.

Mon premier accouchement: césarienne

Mon premier accouchement fut une césarienne trois semaines avant le terme officiel sans aucune raison particulière si ce n’est des douleurs dans la cage thoracique (Bébé commençait à être bien grand et avec du recul, je suis certaine qu’il était en train de se retourner pour se mettre en position de sortie). Mais le personnel médical, ce jour-là, ne l’entendait pas de cette oreille-là.

C’était à l’étranger, c’était mon premier accouchement, ces douleurs aiguës dans la cage thoracique m’ont faite paniquer, j’ai suivi le corps médical. Tout en trouvant étrange qu’on ne me refasse pas une échographie pour vérifier si le bébé ne s’était pas retourné dans la bonne position (d’où les douleurs) car la veille, à mon rendez-vous pour la dernière échographie du 8e mois, il était en siège. Ils m’ont dit que non, le bébé était toujours en siège et que les douleurs que je ressentais étaient des contractions (je sais maintenant que ce n’était pas du tout le cas) et qu’il fallait faire une césarienne le plus rapidement possible sous peine de mettre le bébé et moi-même en danger.

Plutôt alarmant comme diagnostic, n’est-ce pas?

Quand tu as 24 ans, dans un pays qui n’est pas le tien, parlant une langue qui n’est pas la tienne, et que tu te retrouves pour ton premier accouchement totalement ignorante face à un personnel médical qui te dit ce genre de choses, tu fais quoi ? Eh bien, tu suis ce qu’ils te disent, aveuglée par ton ignorance, te disant pour te rassurer que eux ils savent forcément mieux que toi.

Résultat: Mon premier bébé est né 3 semaines avant son terme sans aucune raison et par césarienne (donc privé du si important passage dans le bassin puis le vagin).

Une fois mon bébé dans mes bras, je l’ai tout de suite mis au sein et je l’ai allaité jusqu’à ses 21 mois comme pour essayer de compenser tout ce qu’il avait perdu lors de l’accouchement. Tout ceci était totalement inconscient car à l’époque, je n’y connaissais absolument rien.

Cet accouchement, je ne l’ai pas vécu, je l’ai subi. Ils me l’ont volé, et je réaliserai plusieurs années plus tard que je l’avais vécu comme un véritable traumatisme.

 

Mon deuxième accouchement: la voie basse de la dernière chance ?

Pour mon deuxième accouchement, je n’avais qu’une idée en tête: accoucher par voie basse.

J’avais lu que c’était possible après une césarienne, et je voulais TOUT faire pour tenter la voie basse. Rien que le fait de me dire qu’en ayant une deuxième césarienne, je serais contrainte à n’avoir qu’un certain nombre d’enfants précis me rendait un peu malade.

Bref, j’en ai parlé avec ma gynécologue d’alors, et elle n’y voyait pas d’inconvénients car il semblait que la cicatrice de césarienne se soit très bien refermée.

Elle avait bien compris que je voulais une voie basse à tout prix et elle a tout fait pour que j’en ai une.

Le jour de l’accouchement, à terme cette fois (première victoire !), je me rendis à la clinique de ma gynécologue.

C’était mon deuxième accouchement théoriquement mais en fait c’était comme un premier.

C’est à cet accouchement que j’ai découvert la douleur des contractions et ça n’avait effectivement rien à voir avec les douleurs thoraciques du premier (bref).

Une fois dilatée à 10, la gynécologue m’allonge sur le dos, perfusée, n’étant absolument pas libre de mes mouvements.

J’avais une envie absolument irrépressible de me mettre à quatre pattes mais elle me l’a interdit me disant que ce n’était pas comme ça qu’on accouchait (avec du recul, je pense qu’elle ne savait tout simplement pas faire autrement que sur le dos).

Je suis donc sur le dos et là elle me demande de pousser de toutes mes forces car il y a une contraction qui vient. Je répète la même action plus d’une dizaine de fois, en hurlant de douleur mais rien ne se passe.

Mon bébé ne descend pas et reste encore très haut.

(Je comprends maintenant qu’on ne lui a tout simplement pas laissé le temps de descendre tranquillement dans le bassin)

C’est la panique, « votre bébé est en danger » me dit-on.

Et là, sans que je ne puisse rien dire ni rien faire, je me retrouve avec une rachi-anesthésie (qui anesthésie tout le bas du corps), une épisiotomie et presque 3 personnes qui m’appuient sur le ventre dans le but de faire descendre mon bébé pour que la gynécologue puisse aller le récupérer. Ce sont des souvenirs très douloureux car je n’ai absolument rien compris à ce qu’il se passait.

Mon deuxième bébé naît, je la vois 2 secondes puis on l’emmène car elle est en détresse respiratoire (après cette extirpation totalement contre-nature, rien de bien étonnant).

Finalement, je la récupère 30 minutes après l’accouchement, mes membres inférieurs totalement hors service. J’ai très mal vécu cette séparation, d’autant que j’étais seule, mon mari n’arrivant que peu de temps après avoir récupérer mon bébé.

Même réflexe que le premier accouchement: directement au sein sans réfléchir pour essayer de compenser quelque chose ou d’effacer le traumatisme.

Il ne vous aura pas échappé que je l’ai eu mon accouchement par voie basse tant désiré…oui, mais à quel prix ?

Le post-partum fut très compliqué. Les douleurs de l’épisiotomie étaient quasiment insurmontables pendant une semaine.

Je peux le dire, selon mon ressenti personnel, l’épisiotomie est beaucoup plus douloureuse qu’une césarienne. Je n’aurais jamais cru mais pourtant, c’est vrai.

De plus, j’avais de forts maux de tête dus à la rachi-anesthésie, ce n’était vraiment pas facile à gérer avec mon nouveau-né et mon fils de 2 ans et demi.

Bilan de mes deux premiers accouchements ou comment être spectatrice des plus beaux moments de sa vie

Donc, comme vous pouvez le constater, j’ai assez mal vécu mes deux premiers accouchements.

Des accouchements que j’ai subi, comme une spectatrice, impuissante, à qui on aurait enlever toute capacité de s’exprimer et d’agir selon ce pour quoi elle était faite: donner la vie.

Entre mon deuxième et mon troisième accouchement, il s’est écoulé plus de 4 ans.

4 ans durant lesquels j’ai eu le déclic de la physiologie, de l’alimentation et du mode de vie.

4 ans durant lesquels j’ai compris les grands principes du fonctionnement du corps humain.

4 ans durant lesquels j’ai pris conscience que le corps de la femme était parfaitement créé pour donner la vie le plus simplement et logiquement du monde.

Depuis le premier instant où j’ai su que j’étais enceinte de mon troisième, je n’avais qu’une idée en tête « laisser mon corps accoucher de mon bébé, sans aucune intervention extérieure ».

(dans la mesure du possible bien évidemment, s’il y avait eu le moindre problème, je serais allée à l’hôpital le plus proche)

Je ne vous détaillerai pas le déroulement de ma troisième grossesse ici. Ce sera le sujet d’un autre article car ce serait beaucoup trop long.

Je vous dirai juste ici que cela s’est très bien passé, et que je n’ai fait qu’une visite médicale avec une échographie pour ensuite ne pas avoir de problème administratif à déclarer le bébé (ce n’était pas en France, je précise).

Cette unique échographie m’a tout de même faite du bien car elle m’a permise de savoir qu’il n’y avait qu’un bébé et pas deux, ce qui m’a rassuré pour la suite.

accouchement non-assisté

Quelques jours avant l’accouchement…

La période de mon terme approchait à grand pas et alors?

Je me rapprochais dangereusement de la date fatidique du terme…mais ça ne m’inquiétait pas plus que ça.

Bébé sortira quand ce sera le moment. Les dates de terme sont des indications, pas des vérités absolues.

Et surtout, qui a décrété qu’un bébé ne devait absolument pas dépassé 41 semaines sous peine d’être en danger ? Alors que j’ai très souvent lu des témoignages de mères ayant accouché à 43 (très courant si on laisse faire le corps) voire 45 semaines d’aménorrhée (relativement rare je vous l’accorde, mais ça existe)

Je n’étais pas du tout stressée par cette histoire de terme, je sentais mon bébé bouger de manière dynamique (surtout la nuit) et je me sentais bien, sereine, j’étais totalement à l’écoute de mon corps)

Je ressentais depuis deux semaines des contractions de plus en plus régulières mais absolument pas douloureuses.

Je pratiquais chaque jour, matin ou soir (parfois les deux) au moins 30 minutes de ballon de gym.

Je bougeais le bassin dessus, je roulais mon dos dessus de haut en bas.

Parfois, juste après une séance, je sentais que les contractions étaient plus nombreuses mais étant donné qu’il y avait aucune douleur, je savais pertinemment que ce n’était pas un début de travail mais bien une occasion de plus pour mon corps de « s’entraîner » avant le grand jour.

Trois semaines environ avant l’accouchement, j’ai eu une très violente douleur au niveau des côtes et de la cage thoracique (tiens tiens, ça ne vous rappelle rien?). Avec l’expérience de la première grossesse, j’ai tout de suite su que c’était bébé qui était en train de se retourner et qui appuyait sur mes côtes, m’obligeant à me concentrer sur ma respiration ventrale pour atténuer les douleurs qui étaient vraiment très fortes.

Mon mari pensait que qu’il s’agissait de contractions de travail mais je savais que ce n’était pas ça.

Les contractions de travail augmentent en intensité peu à peu (plus ou moins rapidement selon les femmes), on note une évolution dans la douleur le plus souvent.

Alors que là, c’était une douleur aiguë située au niveau des côtes, donc rien à voir.

Je respirais donc profondément en étant très concentrée sur mon souffle puis j’ai eu le besoin de prendre un bain chaud.

Et là…le poids du corps étant très largement diminué dans l’eau, la pression au niveau de mes côtes se relâcha quasi instantanément.

C’est la seule vraie douleur que j’ai eu durant ma grossesse, et j’ai pu y remédier par la grâce d’Allah sans panique ni intervention extérieure car je fais mon maximum pour être totalement à l’écoute de mon corps.

Je me sentais prête à accoucher seule, à la maison, avec mon mari

Je lui avais préparé une liste de tout ce qu’il y avait à faire dès que le travail commençait

Tout était prêt, mon mari aussi était prêt, on avait hâte de vivre cette expérience qui allait nous marquer profondément.

Voici une photo de la feuille mémo que je lui avais faite.

mon accouchement physiologique

 

mon accouchement physiologique

Je précise que Sushi est ma chatte, et qu’elle a mis bas il y a quelques mois. Cela s’était passé si facilement pour elle que c’est à ce moment-là que j’ai compris que pour moi aussi ça pouvait être facile .

Il m’avait aussi demandé de faire une simulation de l’accouchement pour qu’il se sente moins perdu le jour J.

Cela peut paraître ridicule mais en fait loin de là. Cela prouvait véritablement que mon mari était impliqué dans ce projet de naissance et qu’il voulait être fin prêt pour agir au mieux.

Bien sûr, nous nous étions également renseignés sur l’hôpital le plus proche en cas d’urgence et je savais qu’il y a avait toujours l’option de la sage-femme (que je n’ai vu qu’une seule fois en 9 mois) qui pratiquait les accouchements naturels dans son cabinet en centre-ville, au cas où finalement je ne me sentais pas capable d’accoucher seule.

Ce qui est important à souligner également, c’est que durant toute ma grossesse, j’étais entourée de 2-3 mamans d’au moins 4 enfants chacune qui avait déjà toutes accouché plus d’une fois seule à la maison avec leur mari. On en parlait très souvent et dès que j’avais une question, un doute, une peur, je leur en parlais, et ça m’a beaucoup apaisé tout au long de la grossesse.

D’ailleurs j’en profite pour préciser que je n’encourage personne à accoucher seule chez soi sans avoir pris toutes les précautions nécessaires avant. De plus, je conseille même à celles qui veulent accoucher chez elle pour la première fois de le faire en compagnie d’une sage-femme.

mon accouchement physiologique

Tout a commencé avec une envie irrépressible de marcher

Mode randonnée activé : 1h30 de marche

Comme une envie de partager un dernier moment en famille, à quatre, en pleine nature autour de chez nous.

Un après-midi, deux jours avant la fin de ma période de terme, j’ai proposé à mon mari d’aller nous promener avec les enfants dans les petits chemins escarpés de campagne autour de chez nous.

Histoire de provoquer des petites secousses bien efficaces pour ouvrir le col et lancer le travail…

J’avais cette envie de me vider la tête, de m’évader, de profiter de ces derniers instants enceinte…avec ce sentiment très fort que ça serait la dernière promenade familiale à 4…c’était un sentiment intense, un ressenti que je ne saurais expliquer, mais j’en étais sûre, c’était pour très très bientôt…

Pendant cette 1h30 de marche en terrain tortueux et vallonné, j’ai savouré chaque seconde, je me sentais apaisée, tranquille, un sentiment de sérénité profond m’envahit, je n’avais jamais été aussi zen, et certainement pas en étant sur le point d’accoucher.

Il faisait beau, le ciel était bien bleu, le soleil nous éblouissait presque, on se sentait bien…

Le début des choses sérieuses : 18h quelques contractions douloureuses par-ci par-là

L’effet de la mini-randonnée familiale ne s’est pas fait attendre.

A peine arrivée à la maison, je ressentais la douleur des contractions devenir vraiment gênantes.

Mais bon, elles n’étaient pas du tout régulières donc je me disais que j’avais le temps.

Dans le doute (car on ne sait jamais, parfois ça va très vite), je demande à mon mari d’installer ce qu’il a affectueusement appelé par la suite « mon terrain de jeux ».

A savoir:

  • une sorte bâche transparente de protection sur l’alèse du matelas (mieux vaut 2 protections qu’une)
  • un rideau de douche sur le grand tapis à côté du lit
  • de vieux draps qui recouvrent le rideau de douche
  • le ballon de gym
  • une chaise
  • le paquet de petites alèses jetables en cas d’évacuation de selles inopinée

J’ai passé ma nuit à essayer de trouver la position qui me soulageait le plus pendant les contractions: assise sur le ballon, la jambe droite sur-élevée, debout…

pour finalement découvrir qu’allonger dans mon lit sur le côté gauche en me concentrant à 3000% sur ma respiration était de loin la meilleure position.

Les contractions n’étaient toujours pas régulières mais j’avais toujours cette idée que c’était peut-être pour cette nuit.

Je finis par m’endormir.

Et lorsque je me suis réveillée le matin, j’étais toujours enceinte.

mon accouchement physiologique

Le lendemain, toute la journée, ça travaille fort…

Ce n’était pas pour cette nuit finalement, à 6h du matin, petite marche avec mon mari avec montée et descente des marches devant la maison.

Les contractions sont de plus en plus présentes mais toujours très irrégulières et très supportables.

Je me suis donc levée de cette nuit très agitée un peu fatiguée mais heureuse d’avoir trouvé la position qui m’a permis de me reposer un peu et de gérer ce début de travail.

Je me lance donc dans mes activités quotidiennes habituelles, naïvement, comme si de rien n’était.

En même temps, je n’allais pas rester sans rien faire, donc autant être active.

Et c’est au moment de préparer le déjeuner que je me suis dit « ok, là c’est pour cette nuit, c’est sûr in sha Allah. »

11h du matin

Les contractions s’intensifient, toutes les 10 minutes, m’obligeant à stopper les activités à chaque fois et à m’assoir, les jambes écartées, le haut du corps penchée en avant, me concentrant uniquement sur ma respiration.

La visualisation de la vague: une image mentale qui m’a aidé à gérer mes contractions du début à la fin du travail.

Quand la contraction montait, je visualisais la montée de la vague et une fois au sommet, la contraction partait petit à petit.

17h: tout s’emballe, ce sera pour cette nuit, aucun doute là-dessus

Mon mari me propose d’aller faire le tour du pâté de maison, j’en suis incapable, je m’arrête toutes les 5 minutes pour me plier en deux, c’est douloureux, je me suspends aux barreaux de la fenêtre à l’extérieur de la maison, ça me soulage.

20h:

les 2 grands sont sur le point d’aller se coucher, je suis dans la chambre, je respire sur mon ballon, mon mari gère les enfants.

Le diffuseur d’huiles essentielles est en place.

Quel soulagement de se dire que les enfants dorment paisiblement dans leur lit comme d’habitude.

22h:

Envie irrésistible d’aller prendre un bain alors qu’à la base, je m’étais dit que ça ne me conviendrait pas.

Les contractions s’intensifient dans l’eau, l’eau m’aide à bien me détendre entre chaque contraction.

23h30:

Je veux sortir du bain à tout prix, je ne supporte plus l’eau, je me lève, je perds presque simultanément le bouchon muqueux et les eaux, c’est la fontaine, il y en a partout.

Mon corps commence à se mettre à pousser tout seul, petit à petit sans que je n’ai rien à faire.

C’est ce qu’on appelle la poussée involontaire.

C’est la première fois que ça m’arrive après 3 grossesses.

A ce moment précis, je me dis que c’est la première fois que je vais « vraiment » accoucher, en respectant toutes les étapes physiologiquement prévues pour ça.

Après 1 heure entre contractions et petites poussées involontaires, je sens la tête descendre progressivement dans le vagin.

Et surtout, je n’ai plus du tout de contractions qui tirent dans le bas-ventre (quel soulagement!).

Je ressens juste cette tête qui avance lentement à chaque poussée involontaire.

Je suis accroupie, puis je ressens le besoin de me mettre debout, penchée sur l’assise d’une chaise pour me soutenir car mes jambes commencent à ne plus me tenir.

Et c’est à ce moment-là que l’accompagnant est essentiel (surtout pour un premier accouchement physiologique).

Je dis à mon mari que je n’y arriverai pas, que je n’ai plus de force, que je ne vais pas tenir.

J’avais prévenu mon mari depuis un certain temps de cette phase de désespérance en fin de travail, et il a donc réagi comme il le fallait: il m’a rassuré, m’a fait un rappel, m’a dit d’invoquer beaucoup notre Créateur et m’a dit que j’étais si près du but que je ne pouvais pas lâcher maintenant.

Il m’apporta du miel et de l’eau, ce dont j’avais besoin à ce moment précis, une fois de plus.

accouchement non assisté

Il était totalement à l’écoute.

Pour m’encourager, il décida de regarder comment le travail avançait et me dit qu’il voyait la tête.

Mais il remarquait aussi qu’à chaque poussée involontaire, la tête descendait beaucoup mais repartait un peu en arrière à chaque fois.

Je lui dis que c’était normal, c’est une manière d’assouplir le vagin et le périnée en faisait des sortes d’aller-retours pour qu’au moment de la sortie, il y ait le moins de déchirure possible (voire rien du tout).

Cette information, je l’avais eu quelques jours avant en écoutant un récit de grossesse sur Youtube walhamdouliLah.

Comme quoi, lorsqu’on désire accoucher à la maison, il est important voire indispensable de lire et d’écouter un maximum de récits d’accouchements à domicile pour avoir le plus d’informations possible.

Après 1 heure de poussées involontaires toutes les 5 minutes environ, mon mari se rend compte que la tête descend plus rapidement quand je suis debout plutôt qu’accroupie ou penchée.

Je suis épuisée, mais j’arrive à trouver la force (et c’est le Créateur qui donne la force) de me maintenir debout.

Et là, très grosse poussée, comme une envie irrépressible d’expulser ce petit être qui, de toute évidence, veut sortir maintenant. Je ressens une sensation de brûlures extrême, c’est une douleur (presque) insurmontable, elle dure 5 secondes mais je n’ai jamais connu une telle douleur.

La tête sort d’un coup, je pousse un cri de soulagement (le seul de tout le travail) puis la douleur des brûlures s’en va instantanément, comme si elle n’avait jamais existé.

La tête est sortie, le plus dure est passé me dis-je.

J’attends la prochaine poussée involontaire pour sortir le reste du corps et là, Bébé se met à crier.

Je ne vous raconte pas nos têtes à mon mari et à moi.

La tête en dehors, le corps en dedans, et Bébé qui crie.

Je ne m’y attendais absolument pas.

Je m’étais plutôt préparée à une éventuelle détresse respiratoire, j’avais appris les gestes pour simuler le bébé qui avait du mal à prendre sa première bouchée d’air, j’étais prête à ça.

Mais là, quelle surprise mais en même temps quel soulagement.

1h30 du matin: 

Dernière poussée involontaire, le reste du corps sort tout seul, mon mari et moi, on le réceptionne, des larmes de soulagement et de joie coulent un peu.

On l’a fait !

Je m’allonge en position semi-assise sur le lit qui était juste à côté en faisant bien attention à ne pas tirer sur le cordon.

On découvre alors le sexe de Bébé: c’est une petite fille.

Je la mets en peau à peau sur mon ventre avec une serviette et une couverture sur elle.

On reste comme ça un long moment.

Mon mari m’apporte à manger et à boire, j’en ai bien besoin.

Puis quelques temps après, je dirais une demi-heure, Bébé se met littéralement à ramper vers le téton, comme aimanter par ce besoin de prendre sa première tétée, cette récompense après un si long et difficile parcours du combattant.

Et la voilà qu’elle tète, en peau à peau contre moi, toujours bien couverte de la couverture, avec son petit bonnet sur la tête.

Un sentiment d’accomplissement et de complétude à ce moment précis.

Pas de doute, elle est bien là.

Et le placenta alors ?

accouchement non-assité

J’avais lu à plusieurs reprises que le placenta sortait spontanément 1h-1h30 environ après l’accouchement, surtout quand on mettait bébé au sein.

Donc j’attend, j’attends, ma fille s’endort au sein, toujours connectée avec son cordon ombilical, devenu tout blanc et sans aucune vie.

A la base, j’aurais voulu clamper le cordon une fois le placenta sorti.

Mais 2 heures après l’accouchement, le placenta ne sort toujours pas.

Je décide donc de clamper le cordon pour pouvoir habiller ma fille qui n’avait pas du tout froid collée à moi mais bon il fallait bien que je l’habille un jour et comme ça, mon mari pourrait enfin la prendre dans ses bras.

Une fois ma fille habillée et blottie dans les bras de son papa, je décidais tout de même d’appeler une très bonne amie à moi, elle-même mère de 5 enfants qu’elle a tous accouché à domicile avec et sans sage-femme.

Je me sentais bien, je n’étais pas stressée mais je voulais savoir si c’était « normal » ou du moins si elle avait déjà lu que le placenta pouvait prendre plus de 2h à sortir.

Directement, elle me rassure, et me dit que certaines femmes témoignent que leur placenta était sorti 12h après l’accouchement.

Donc il n’y avait pas de quoi s’inquiéter.

Du moment que j’allais bien, qu’il n’y avait pas de saignement, pas de sentiment de panique, que je ne me sentais pas faible ou autre, il sortirait quand il sortirait.

Elle me conseilla de boire beaucoup de tisane de feuilles de framboisier pour provoquer les contractions d’expulsion placentaire. Et elle m’encouragea à aller uriner peu après pour déclencher la descente du placenta.

Donc tranquillement, mon mari prépare la tisane, je la bois et je me dirige 1h après aux toilettes.

Sur les toilettes, je me mets à pousser très légèrement pour uriner et là, le placenta sort tout naturellement, en entier, dans les toilettes.

Quel soulagement physique et mental une fois que le placenta est sorti.

Le mot « délivrance » est de loin le meilleur mot pour la sensation que l’on éprouve à ce moment-là.

Enfin, ça y est, c’est terminé: j’ai accouché à la maison.

Je précise que je n’ai eu aucune déchirure, uniquement quelques petites éraillures mais je n’en suis même pas sure car lorsque j’urinais, je ne ressentais aucune brûlure et quand je regardais avec un miroir, je ne voyais rien.

Voilà, j’ai enfin fini de vous raconter mon récit d’accouchement non-assisté à domicile.

Je suis bien consciente de la longueur de ce récit mais franchement, je ne pouvais pas faire moins long.

J’espère que tout ce que vous avez lu vous encouragera à avoir l’accouchement le plus physiologique possible.

Je vous conseille de bien vous renseigner sur l’accouchement, de lire beaucoup de récits d’accouchement, de vous faire accompagner pour préparer votre corps à ce marathon incroyable qu’est l’accouchement.

Je vous conseille également d’être accompagnée lors de l’accouchement d’une sage-femme ou d’une femme qui a déjà accouché plusieurs fois comme une doula ou une femme d’expérience.

D’ailleurs, mon amie Sakina (qui a elle aussi accouché à la maison) du blog Soins d’oummi, propose un atelier gratuit sur Comment vaincre tes peurs pour enfin vivre un accouchement naturelque je vous conseille fortement pour l’avoir moi-même suivi.

Cliquez ici pour vous inscrire gratuitement.

accouchement physiologique

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à laisser un commentaire sous cet article, j’y répondrai avec grand plaisir.

Je propose également des accompagnements personnalisés à la grossesse et à l’accouchement.

Pour tout renseignement, cliquez ici.

Je vous souhaite une bonne journée.

Merci pour votre bienveillance.

Lucie.

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6 Comments

  • Ilham Posted février 23, 2020 8:27 am

    Magnifique récit, BarakAllahofiki d’avoir pris le temps de nous partager cette incroyable expérience, on ressent à travers tes mots ta sérénité, et la confiance que tu as placé en Allah. C’est très émouvant et très enrichissant.

  • Séverine Posted février 23, 2020 3:38 pm

    Machallah un très beau récit ! J’en ai les larmes aux yeux.
    Qu’Allah te protège toi et ta famille 🙂
    Merci pour ce partage !

  • Oum Safoura Posted février 24, 2020 1:35 pm

    As salam 3aleyki
    Quel magnifique témoignage maa shaa Allah ! Celui ci me conforte sur mon désir d’accoucher chez moi, mais avec une sage-femme car ni moi ni mon mari ne se sentirais capable de gérer de À Z. Pourtant ton témoignage prouvé que c’est possible, et je suis certaines qu’ à l’époque les accouchements des femmes se passaient ainsi également. Certes c’est plus ou moin long, ( je fais surtout allusion à la délivrance du placenta ),Mais tous est possible avec l’aide d’allah.
    Merci à toi et qu’allah vous préserve.amin

  • Sakina Posted février 25, 2020 5:13 pm

    Assalamalayki

    Olala j’avais hâte de le lire ce récit.
    MachaAllah tu as était très patiente et courageuse.

    J’aime beaucoup la.liste faite a ton mari.

    Qu’Allah préserve ta famille.

  • Melle pivoine Posted février 26, 2020 1:23 pm

    Magnifique témoignage. Qu Allah préserve ta famille et ton union avec ton mari. Très inspirant Mash Allah

  • Chloé Posted février 27, 2020 11:45 am

    Merci pour ce témoignage enrichissant, sincère.

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